Une fois la photo capturée, son auteur est invité à l’envoyer à l’UBS grâce au QR Code, par mail ou via les réseaux sociaux, tel qu’Instagram ou Facebook. Elle permet ainsi de compléter la base de données. (Le Télégramme/Mooréa Lahalle)
En prenant une photo de la plage des Sables Blancs, à Saint-Pierre-Quiberon, promeneurs ou habitants vont ainsi pouvoir protéger le littoral. Ce dispositif, nommé Coast Snap, vise à sensibiliser les citoyens à l’érosion côtière, tout en les impliquant.
Deux bornes du même type sont actives à Carnac. Une troisième devrait l‘être d’ici le mois prochain à La Trinité-sur-mer. (Le Télégramme/Mooréa Lahalle)
Un support métallique, dans lequel glisser son smartphone, à côté duquel est placé un panneau explicatif. Ce dispositif, baptisé CoastSnap, est originaire d’Australie. Depuis le mois de décembre, il est installé sur la plage des Sables Blancs, à Saint-Pierre-Quiberon et a été inauguré, mardi 18 janvier. Deux autres bornes sont également en fonctionnement à Carnac. Une troisième devrait être activée le mois prochain à La Trinité-sur-Mer. Installée à la demande d’Auray Quiberon Terre Atlantique (Aqta), en collaboration avec l’Université Bretagne Sud, cette borne dite « participative » a pour but de surveiller l’évolution du littoral. « Le principe, c’est que tout le monde puisse prendre une photo, qui va ensuite servir de base scientifique », détaille Gwen Bulot, ingénieur chargé de mission pour l’Observatoire Citoyen du Littoral Morbihannais et membre du laboratoire Geo-Ocean UBS. « Surveiller le littoral » Une fois la photo envoyée grâce au QR code, par mail ou via Facebook ou Instagram, elle est ensuite recueillie sur une plateforme gérée par l’UBS. Elle va ensuite permettre aux chercheurs d’étudier l’évolution du paysage. « Grâce un algorithme, on arrive à extraire un trait de côte, qui va permettre de constater l’érosion côtière, et donc, de surveiller le littoral », poursuit Gwen Bulot. « Car si ce milieu est détruit, complète son collègue Sedrati Mouncef, il y aura des répercussions socio-économiques, mais aussi systémiques ». Le coût d’un tel dispositif ? 7 000 € par an. Un budget qui comprend analyses et suivi participatif. « La première année est intégralement financée par Aqta. Les suivantes, c’est 50/50 entre Aqta et la commune », souligne Stéphanie Doyen, la maire de Saint-Pierre. Sensibiliser les citoyens En incluant promeneurs, vacanciers ou résidents, ces bornes ont aussi un rôle de sensibilisation. « Des gens qui vont se prendre au jeu et revenir régulièrement peuvent constater que le littoral évolue, et qu’il est fragile. Ce dont on a encore du mal à prendre conscience aujourd’hui », regrette Sonia Gachelin, responsable de la Gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (Gemapi). Cette installation s’inscrit dans une « prise de conscience globale », visant à protéger la dune. « L’été dernier, 90 emplacements du camping municipal ont été supprimés parce qu’ils nuisaient à la côte, retrace Stéphanie Doyen. Maintenant, il faut que la végétation repousse, et fixe la côte. En parallèle, nous avons déjà commencé à arracher les plantes invasives, nocives pour la dune. La borne, c’est un complément pour rattraper quinze années perdues ». « Suivi participatif » Associations et citoyens peuvent également aller plus loin, en intégrant le « suivi participatif », en collaboration avec l’UBS. « Les membres prennent des photos, des mesures régulières… C’est un travail qui se fait sur le long terme, explique Glen Bulot. Cela implique de s’engager ». À Saint-Pierre-Quiberon, l’Association des résidents et propriétaires de Penthièvre (Arep) est déjà sur le coup. « Quand on a commencé à s’intéresser au littoral, en 1984, personne n’y croyait, rappelle Yannick Voisin. On est content de voir que ce sujet est aujourd’hui pris à bras-le-corps ».
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