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Le lundi 7 octobre, plusieurs associations environnementales et professionnelles bretonnes ont déposé un mémoire complémentaire au Conseil d’État pour contester la décision gouvernementale désignant le consortium PENNAVEL, constitué des entreprises belgo-allemandes Elicio et BayWa r.e., comme lauréat de l’appel d’offres pour l’installation d’éoliennes flottantes au large du sud de la Bretagne, entre Belle-Île et Groix (projet AO5). Ce projet, initié en 2020, vise à développer un parc d’éoliennes flottantes destiné à produire de l’électricité renouvelable. Cependant, il suscite une forte opposition locale et nationale.
Des critiques sur le processus de consultation publique
L’annonce de la désignation de Pennavel en mai 2024 a été perçue par les opposants comme un passage en force, faisant suite à un processus de consultation jugé défaillant. Selon les associations, la Commission nationale du débat public (CNDP), sous la présidence de Chantal Jouanno, avait elle-même critiqué le manque de transparence et la faible prise en compte des avis formulés lors du débat public tenu entre juillet et décembre 2020. Elles reprochent aux autorités d’avoir choisi l’emplacement sans tenir compte des objections et propositions des parties concernées, et sans véritable analyse scientifique ou technique des impacts environnementaux et économiques.
Un impact environnemental et économique contesté
Les associations, dont Gardiens du Large, la Fédération de protection de la baie de Quiberon, l’Union française des pêcheurs artisans et Fédération Environnement Durable, dénoncent une menace écologique et économique. Elles soulignent les effets néfastes que ce parc éolien pourrait avoir sur la biodiversité marine, déjà mise en péril par la présence industrielle en mer. Pour les pêcheurs artisans, ce projet signifie des restrictions accrues des zones de pêche, des contraintes d’exploitation, et des risques de dégradation des écosystèmes, remettant en cause la pérennité de leur activité.
Les associations alertent également sur les implications paysagères de l’installation des éoliennes flottantes, qui transformerait significativement les côtes de Bretagne Sud, au détriment du patrimoine naturel et touristique de la région.
Des incertitudes sur la capacité financière et technique de Pennavel
Le mémoire des associations met également en doute les capacités économiques et techniques du consortium Pennavel à mener le projet à bien. La presse européenne s’est fait l’écho des difficultés financières de BayWa AG, l’un des principaux partenaires du consortium, mettant ainsi en question la viabilité à long terme du projet. Cette situation ajoute un niveau d’incertitude quant à la capacité du consortium à respecter les délais et à assurer la qualité du parc éolien flottant, une technologie encore récente et coûteuse.
Les associations estiment également que le projet ne répond pas aux exigences du Code de l’Énergie en matière de balance offre-demande et d’impact sur la lutte contre le réchauffement climatique. Selon elles, l’implantation de ces éoliennes n’aurait qu’un faible effet sur les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, tout en présentant un coût élevé pour des bénéfices énergétiques jugés insuffisants.
Un appel à un réexamen de l’impact des éoliennes en mer
Dans leur communiqué, les associations rappellent une déclaration du Premier ministre, dans laquelle il affirmait qu’il fallait « mieux examiner » les impacts des éoliennes. Pour les associations, cette promesse doit être tenue, et elles demandent que les autorités revoient leur position sur ce projet spécifique d’éoliennes flottantes au large de la Bretagne Sud.
Le recours déposé par ces associations au Conseil d’État marque une nouvelle étape dans la lutte contre le projet éolien de Pennavel. La décision du Conseil d’État sera déterminante pour l’avenir de cette implantation d’éoliennes flottantes, alors que les débats autour de la transition énergétique et de la préservation des écosystèmes marins restent vifs. Les associations espèrent que leur mobilisation permettra d’ouvrir une nouvelle concertation plus transparente et plus respectueuse de l’environnement breton.
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