Communiqué de Gardiens du Large, Fédération de protection et d’aménagement de la baie
de Quiberon, des îles et du grand site dunaire, Union française des Pêcheurs Artisans,
Sites et Monuments, Union belliloise. (le 24 juillet 2024)
EOLIENNES BELLE-ILE, GROIX, QUIBERON...
AO5 - DE SERIEUX DOUTES SUR LA FIABILITE DE L’ACTIONNAIRE BAYWA DE PENNAVEL
AO9 - LE LANCEMENT DE L’APPEL D’OFFRES, UNE AVENTURE PLEINE D’INCERTITUDES
Les milieux boursiers ont été alertés le 15 juillet par la chute brutale du cours de l’action du consortium allemand BayWa à la bourse de Francfort – 32% en une journée (voir les Echos du 16 juillet - Eoliennes : le lauréat allemand du parc offshore de Belle-Ile dans la tourmente). L’explication donnée fut celle d’un niveau excessif d’endettement. BayWa est un conglomérat agricole et industriel basé à Munich, qui réalise un chiffre d’affaires de 23,9 milliards d’euros (2023). Sa filiale BayWa r.e (énergies renouvelables) a été sélectionnée avec
la société belge Elicio au terme de l’appel d’offres AO5 pour conduire, sous l’appellation PENNAVEL, la première partie (250 MW) du projet éolien Bretagne-Sud.
Indubitablement, et malgré les assurances données par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) sur la solidité financière des investisseurs, on a ainsi la preuve en direct de la fragilité du groupe BayWa et donc de PENNAVEL.
Dans un court papier publié le 17 juillet dans la revue GreenUnivers, BayWa r.e. s’en défend et assure que des mesures ont été prises pour assurer sa stabilité face aux difficultés financières de sa maison-mère. En particulier, les difficultés du groupe « n’ont aucun impact sur l’avancement et la stabilité du projet éolien en mer flottant Pennavel ».
UNE SEMAINE PLUS TARD, on constate cependant que l’action BayWa n’en finit pas de chuter : le 23 juillet, on observe que la chute est continue et atteint maintenant - 56% en une semaine...
Sachant que BayWa détient la majorité absolue (51%) de BayWa r.e. et qu'alors la dette est consolidée dans le groupe, on est en droit de se demander si le risque excessif que constitue le projet PENNAVEL n’a pas contribué à ajouter à la fragilité de la maison-mère et à expliquer le décrochage de sa cotation.
Dans ces conditions, le lancement précipité par la CRE de l’appel d’offre AO9, annoncé le 19 juillet (extension de l’AO5 par 500 MW éoliens flottants supplémentaires) apparaît comme prématuré et inconsidéré et doit être gelé jusqu’à réexamen d’ensemble du dossier éolien Belle-Île, Groix, Quiberon.
Un recours juridique - Le gouvernement ayant désigné le lauréat de l’appel d’offre AO5 le 15 mai dernier, les associations ci-dessous ont déposé un recours pour l’annulation du parc AO5 auprès du Conseil d’Etat, seule entité juridique à même de se prononcer sur une telle décision ; ce sont les Gardiens du Large, la Fédération de protection et d’aménagement de la baie de Quiberon, des îles et du grand site dunaire, l’Union belliloise, Sites et Monuments, l’Union française des Pêcheurs Artisans, la Fédération Environnement Durable.
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