Parc éolien au large de Belle-Île : les élus s’adressent au président de la République
« L’horizon fait partie des quelques belles choses qui nous restent. Ne nous le prenez pas ! » Les quatre élus de Belle-île-en-Mer (Morbihan) ont adressé, ce lundi 23 janvier 2023, leurs motions à Emmanuel Macron. Ils demandent que l’implantation soit plus au large.
Les maires Dominique Rousselot, Tibault Grollemund, Annaïck Huchet et Ronan Juhel ont saisi le président de la République. Ils demandent au gouvernement de travailler en dialogue à une localisation « significativement plus éloignée » de l’île. |
Ils en appellent au plus haut. La présidente de la communauté de communes de Belle-Île-en-Mer (Morbihan) et maire de Bangor, Annaïck Huchet, et les édiles de Locmaria, Palais, et Sauzon ont officialisé, ce lundi 23 janvier 2023, au siège de la CCBI, l’envoi au président de la République d’une lettre transmettant leurs cinq motions contre l’emplacement actuellement arrêté pour le parc d’éoliennes flottantes en sud Bretagne. Ces motions ont été prises par les collectivités entre le 22 novembre et le 12 décembre 2022.
« Le débat public préalable n’a pas permis de débattre du choix du lieu d’implantation », dénoncent les quatre maires, qui estiment même que, «plus préoccupant, le choix du lieu d’implantation semblait scellé avant l’issue du débat public». Ils reconnaissent une « sous-mobilisation locale » mais qui, selon eux,est « liée non seulement à une confusion avec le projet éolien flottant Groix – Belle-Île, mais surtout à la focalisation de l’attention sur la gestion de la pandémie de Covid 19. »
« Une nécessité »
Ce que désirent par-dessus tout les élus, c’est d’être entendus. « L’opportunité offerte par l’éolien flottant dans la transition énergétique n’est pas en débat, estiment-ils. Ce développement nécessite certainement des sacrifices dans l’horizon infini du large et dans l’un des derniers espaces de pleine nature du territoire français. Mais ici, pour être acceptable, il aurait fallu qu’une démonstration partagée permette d’évacuer préalablement les autres scénarios. »
Les élus demandent instamment au gouvernement de revoir sa décision du lieu d’implantation pour la fixer en Zone économique exclusive, qui s’étend jusqu’à 200 milles des côtes (370 km), et non en mer territoriale. «Le débat ne doit pas être pollué par la question du versement d’une compensation des nuisances provoquées par les éoliennes, estiment les maires. L’implantation au-delà de la mer territoriale est une nécessité ! »
Car si le lieu actuel d’implantation était maintenu, l’impact serait terrible, selon les maires : « Sur un paysage emblématique, reconnu nationalement ; sur l’attractivité du territoire, autant pour la qualité de vie à l’année que pour l’économie touristique », développent-ils. Ils rappellent « l’apparition, cet été, dans l’horizon sud de l’île, du parc éolien de Saint-Nazaire qui n’a fait qu’exacerber la réticence. Or, il est pourtant situé à 30-35 km de la côte sud de Locmaria, et se compose d’éoliennes plus petites que celles qui nous concernent ».
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