Par Stéphanie Le Bail
Télégramme du 12 février 2024
La chambre régionale des comptes de Bretagne s’est penchée sur la gestion
du trait de côte par la communauté de communes Auray Quiberon Terre
Atlantique (Aqta). Le risque de submersion marine pourrait concerner jusqu’à
12 000 habitants. Les conséquences financières d’une rupture de l’isthme de
Penthièvre sont évaluées à 84 M€ par an.
Le 1er novembre 2023, dans la perspective de l’arrivée de la tempête Ciaran, des
sacs de sable avaient été installés en fin d’après-midi sur la dune de Penthièvre, à
Saint-Pierre-Quiberon, pour protéger des maisons de la mer. (Archives - Marie
Sebire)
« La communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique (Aqta)
présente une forte vulnérabilité aux risques littoraux de submersion marine et de
recul du trait de côte », souligne la synthèse du rapport de la Chambre régionale des
comptes de Bretagne sur la gestion du trait de côte par Aqta. Le territoire cumule 360
km de littoral sur 19 de ses 24 communes.
À lire sur le sujet
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12 000 personnes concernées
Le rapport précise que ces risques concernent principalement la façade est de la
presqu’île de Quiberon au niveau de l’isthme de Penthièvre (commune de Saint-
Pierre-Quiberon), ainsi que des pointes sableuses de La Trinité-sur-Mer (56), Saint-
Philibert (56) et Locmariaquer (56).
Que faire face à la mer qui monte sur le territoire Auray-Quiberon ?
Aqta, compétente en matière de défense contre les inondations et contre la mer, a
réalisé un diagnostic identifiant les zones vulnérables et les enjeux pour les
communes concernées. « Le risque de submersion marine pourrait concerner près
de 12 000 personnes (en comptant la population saisonnière) à horizon 2100 dans
l’hypothèse d’une augmentation du niveau de la mer de 60 cm ; le recul du trait de
côte pourrait impacter près de 9 500 personnes, dans un scénario maximaliste (+100
cm).
Orientations et actions
Aqta a commencé à élaborer une stratégie de gestion locale. Concernant le recul du
trait de côte, des études et des actions tests sont réalisées sur les sites de
Locmariaquer, Carnac (56), Penthièvre et de la ria d’Etel. Le schéma de cohérence
territoriale (SCoT), en cours de révision, intégrera des orientations de gestion du trait
de côte, avec lesquelles les plans locaux d’urbanisme (PLU) devront se mettre en
conformité.
Le rapport note cependant qu’Aqta est dépourvu de la compétence en matière
d’urbanisme « du fait de l’opposition des communes à son transfert : son exercice lui
permettrait pourtant de décliner dans les domaines de l’urbanisme et de
l’aménagement les orientations stratégiques qu’elle a choisies ».
À l’isthme de Penthièvre, les digues ne protègent plus contre les submersions
marines
Les conséquences d’une rupture de l’isthme
Une étude spécifique porte sur l’isthme de Penthièvre, qui présente un enjeu
important du fait de son exposition à la fois aux risques de recul du trait de côte et de
submersion marine, en raison de l’impact possible sur l’accessibilité. L’isthme étant la
seule voie d’accès par la route et le chemin de fer vers Saint-Pierre-Quiberon,
Quiberon et les îles. Les conséquences financières d’une rupture
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